L.L. Kloetzer : Cleer


Cleer – Une fantaisie corporate

L.L. Kloetzer

Illustration : Daylon
Éditeur : Editions Denoël / Collection Lunes d’Encre (30 septembre 2010) (350 pages)
Finaliste au Prix Bob Morane 2011 dans la catégorie Romans francophones

Prix du Planet-SF 2011


« Votre candidature est acceptée…Demain, vous appartiendrez à la Cohésion Interne, vous serez consultant, enquêteur professionnel aux limites du surnaturel, membre de l’élite, de inquisition d’un monde parfait..Le signe de votre nouvel employeur vous reste présent en permanence à l’esprit. Cinq lettres, le blanc, le bleu, le ciel, la lumière. Et ces mots, simplement : CLEER, Be yourself« .

Vinh et Charlotte ont été choisis par Cleer pour intégrer le service “Cohésion Interne”. Leur personnalité a été passée au crible. Fusionnels, ils ont été a été embauchés pour être le complémentaire de l’autre.

“Personne ne vient travailler pour nous par hasard. Nous devons calculer chaque rencontre, établir un chemin de signes. Des indications invisibles, aux frontières de la psyché, des indications discrètes pour que ceux qui s’attirent se retrouvent et s’agrègent. La lumière attire la lumière. Vous êtes parmi nous parce que votre regard a su trancher, séparer le léger du lourd, ce qui est en haut de ce qui est en bas..”

Leur rôle au sein de l’entreprise, est d’être au service du profit et de la rentabilité. Tous deux se rendent dans des sociétés du groupe, pour aplanir les conflits, augmenter la productivité, redonner une virginité ou encore faire tampon face aux média. Tout cela dans la plus grande discrétion. Quand je dis discrétion, le mot est faible tant les descriptions et les mots apparentés à la transparence et la virginité sont légions dans ce livre (blancheur et transparence des locaux, mallette et trousseau blanc qu’on leur remet à leur arrivée…)

C’est au travers de cinq nouvelles qui représentent cinq situations à risque pour Cleer, que nous allons assister à l’ascension de Vinh et Charlotte.

Charlotte, jolie jeune femme, a développé un don pour l’empathie comme personne. Ce don la rend fragile et sensible au monde qui l’entoure. Certains passages laissent même supposer qu’elle a été très près de mettre fin à ses jours. Elle suit la “formation Karenberg” qui démultiplie ses talents emphatiques jusqu’à devenir presque surnaturels.

Vinh, c’est Monsieur ambition incarné. Il manigance dans l’ombre pour asseoir sa situation au sein du groupe. Son but, rejoindre la lumière, tout en haut de la tour et de disparaître dans le ciel.

Cleer est un livre très agréable à lire. La qualité de l’écriture est indéniable. Je regrette juste que le côté fantastique ne soit pas plus développé. A la limite, je me suis même demandé parfois pourquoi avoir ouvert une porte sans y entrer. L’épisode de Vinh dans le train en est un parfait exemple.

Je ne sais si les auteurs voulaient imaginer ce que le monde du travail de demain pourrait être. Un monde froid, où la recherche du moindre petit boulon rouillé qui pourrait être à l’origine d’une baisse de productivité ou préjudiciable à l’image d’un groupe doit être éradiqué. L’exercice est en tout cas concluant. J’espère qu’ils travaillent déjà de concert à un nouvelle oeuvre.

A lire les avis de shaya, Gromovar, Efelle, Guillaume, Lorhkan,  Henri Bademoude, Tigger Lilly,

Présentation de l’éditeur

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Cleer est un concept, une idée flottant dans l’éther, une pure lumière. Cleer est une corporation, une multinationale d’aujourd’hui et de demain, tendant vers l’absolu. Vinh et Charlotte participent de cet effort. Ils sont des consultants spéciaux, ils résolvent les problèmes mettant en jeu le bien le plus précieux du Groupe : son image. Pour eux, les cas de disparition, les épidémies de suicides, les contaminations transgéniques. Ils défendent la vérité, la transparence, la fluidité de l’information, les intérêts des actionnaires. Ils sont l’ultime ressource contre la superstition et le chaos. Ils sont la Cohésion Interne. Cleer est le témoignage d’un univers professionnel aux limites de l’incandescence.


7 réponses à “L.L. Kloetzer : Cleer”

  1. Je n’ai pas du tout accroché pour ma part. Après toutes les critiques (très positives) qui en avaient été faites, je m’attendais à un truc finement ficelé et intelligent, et c’était tout au plus divertissant, si l’on n’est pas énervé par la manière de dépeindre les personnages et leur évolution (ce que j’ai été). L’épisode de Vinh dans le train est justement un exemple de cette utilisation de grosses ficelles narratives qui m’a contrariée tout au long du roman…

    • Tu as raison pour ce qui est du fantastique…ce côté là n’est pas très réussi. Pour ce qui est des personnages, j’ai trouvé que leur évolution était intéressante

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