Michele Hauf : La morsure de la passion


La morsure de la passion

Michele Hauf

Editeur : Harlequin Collection (280 pages) /téléchargement en epub possible sur cette page
Traduction de Karen Degrave
Genre : bit-lit / romance / Harlequin
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Pour commencer, je vous rassure de suite. Je ne suis pas tombée sur la tête. Cette lecture tient plus lieu du défi idiot que d’une passion subite pour les romans à l’eau de rose.

Je ne sais pas ce qui nous a pris, on devait s’ennuyer ferme pour décider Blop, Gromovar, Vert, Flo, Yueyin, Cédric Jeanneret, Eric Nieudan et moi-même de suivre Lhisbei dans ce challenge situé aux antipodes nos goûts habituels.

Pour être tout à fait honnête, il me faut également souligner que je suis un peu « l’hôpital qui se fout de la charité ». Moi qui ne lit pratiquement plus que des thriller et de la SF, je me gausse des romans « à l’eau de rose ». Romans qui, aux yeux des lecteurs de Grande Littérature, sont à mettre dans le même sac que les polars et la SF et sont à peine dignes de régner sur les bas fonds immondes et nauséabonds de la littérature de bas étage. Le pire, c’est que, comme la plupart des râleurs, je n’en ai jamais lu. L’occasion était trop bonne, de faire tomber les clichés, d’ouvrir mes chakras et de rester aware (comme l’a si bien dit notre pote JC Van Damme).

Est-ce qu’au final j’ai changé d’avis ? Pour commencer, voyons un peu de quoi ça cause :

Le pitch est assez simple : Le beau Nikolaus, est ce que l’on appelle un phénix. C’est un gentil et beau vampire qui a eu l’immense chance de survivre à l’attaque de la sorcière « au regard chargé de mort« . Laissé pour mort sur le champs de bataille, il a lutté et souffert le martyre pendant plusieurs jours pour revenir à la vie. Vous ressentez un peu d’empathie pour lui ? et bien lui non. Nikolaus ne vit que dans la haine et la vengeance.

Sa cible : Ravin Crosse, belle sorcière pas très orthodoxe, tueuse de vampires…

Son but : la réduire en cendres devant toute sa tribu pour affirmer son autorité et venger les vampires dont elle a pris la vie. Cerise sur le gâteau, la légende affirme que boire un peu de sang de sorcière permet de s’emparer d’une partie de ses pouvoirs.

Vous l’aurez vite deviné, Ravin et Nikolaus vont tomber dans les bras l’un de l’autre…grâce ou à cause de la maladresse de Ravin :

« Ravin fit volte-face et son coude heurta violemment la poignée du réfrigérateur. Éclaboussée par la potion, elle leva le bras pour redresser la fiole mais but une partie de son contenu au passage. »

Oui vous avez bien lu. Même moi qui suit la reine des gaffes, je n’imagine même pas la scène. Quel manque de bol, vous ne trouvez pas ? OK, on n’y croit pas une seule seconde mais il faut bien faire avancer l’histoire….
[Avance rapide : sorcière…> potion magique…> filtre d’amour….>]
On y est ! Nikolaus immunisé contre la crachat (élégant) de la sorcière arrive à la coincer contre le frigidaire (je n’invente rien) et à la mordre (oh délice, je vais m’évanouir). Mais dans le sang de Ravin coule l’amour et la potion fait immédiatement effet. Nous voilà avec un vampire amoureux sur les bras ! Cet amour naissant donne le loisir à l’auteur et au traducteur de frôler l’humour tout en asticotant les sens féminins :

« — Je ne sais rien de ton espèce, murmura-t-il contre sa bouche. Mais j’ai l’intention d’apprendre…

Pour le moment, il n’osait pas explorer d’autre partie de son corps — rien que ses lèvres. Sa bouche était chaude et humide. Il la caressa de sa langue en s’interdisant de mordiller. Pas de dents. Mieux valait éviter les ambiguïtés.

L’un d’eux gémit, c’était Ravin. Il n’y avait plus de colère dans sa gorge, seulement du désir. Elle commençait à lui répondre sans chercher à le blesser.

Il accompagna ses gémissements de baisers interminables et laissa ses doigts glisser le long de son dos pour presser ses hanches contre les siennes. Fais-la tienne. Une longue série de baisers prudents le conduisit de sa bouche à son front.

Nikolaus colla son corps contre celui de Ravin en s’appuyant au mur carrelé. Il buvait son essence par tous les pores de sa peau, et la vapeur qu’elle dégageait lui faisait l’effet d’un sortilège. »

Au final, côté clichés, j’ai été servie. J’avais beau m’y attendre, j’ai soupiré (pas d’extase). Les seuls bons moment ont été ceux où le Diable entrait dans la danse. Les ficelles sont vraiment grosses mais après tout, dans ce genre de livre cela ne doit pas avoir beaucoup d’importance. Ce qui importe par contre, c’est de respecter les codes : ils se détestent, ils se découvrent, ils s’aiment.

Maintenant je sais, les romans à l’eau de rose ne sont pas pour moi. Je ne me laisse pas prendre dans la danse. Quitte à lire ou relire un bon roman à l’eau de rose les filles, j’aurais plutôt tendance à vous inciter à allier la romance la qualité d’écriture. Osez ouvrir La chartreuse de Parme, La dame aux camélias ou encore fouinez chez Henry James ou Jane Austen, vous ne serez pas déçues.

Ils ont également relevé le défi : Cédric, Gromovar, LhisbeiBlopromptu

 


9 réponses à “Michele Hauf : La morsure de la passion”

  1. Rien à faire, je ne peux pas non plus. J’ai tenté un jour avec une auteur que j’aime beaucoup, Meg Cabot, et qui a également écrit des « Harlequins » sous un autre nom. Aaaaaargh, j’ai détesté, on ne m’y prendra plus. Quoique, maintenant, on tombe sur des exemplaires du genre sans le savoir, la frontière entre « eau de rose » et romance devient de plus en plus floue, le premier se glisse dans l’univers du second avec la bit lit (pas toute, mais le seul que j’ai lu en bit lit tenait très fortement de la chose…).

  2. Je n’ai pas encore terminé (il me pique les yeux ce roman) mais, pour l’instant, je suis comme toi : je soupire, je soupire. (mais dans quelle galère nous ai-je entraînés …)

  3. Mon dieu les extraits, je commence à prendre peur xD
    Bon si j’ai survécu aux pires fanfiction à l’eau de rose, je peux survivre à ça. Par contre j’avais prévu de lire ça dans le train, pas sûr que ce soit une bonne idée si quelqu’un s’amuse à lire ce que je lis sur mon écran d’ordi xD

    • Ah mais je l’ai lu dans le train ! Et au contraire j’ai remercié le dieu du reader de ne pas me mettre sous le nez la couverture 🙂
      Bon courage dans ta lecture 🙂

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