John Marcus : L’Eclat du Diamant


L’Eclat du Diamant
John Marcus

Éditeur : L’Autre Editions (15 juin 2009)( 480 pages)

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Voici un auteur intelligent qui a su, pour toucher le plus grand nombre, articuler sa réflexion sur notre société de consommation, autour d’un polar rondement bien mené.

Après un tour du monde où les meurtres s’enchaînent avec une inventivité sans égale, le lecteur fait une halte à Paris, au quai 36 plus exactement, pour y faire connaissance du commissaire Delajoie dit « le patron ».

Le suivre dans son enquête est un réel plaisir. C’est un personnage intéressant :

Déjà, il connaît Personnellement Harry Bosh !! 😉
Ensuite, il a la gentillesse de partager à haute voix ses pensées sur les gens qui gravitent autour de lui. Pour vous situer l’extrait suivant, le commissaire aimerait bien visiter l’appartement du frère d’un homme qui vient d’être assassiné. Ce frère ne donne plus signe de vie depuis plusieurs jours. Sur le palier, les voisins passent la tête et il n’est vraiment pas difficile pour Delajoie d’obtenir leur coopération (p. 39)

«  Et voilà, pense Delajoie pendant que le vieux disparaissait ainsi  que son épouse. Encore un bon voisin, un bon collaborateur. Ce qui était incroyable, c’est que le vieux, sur présentation d’une simple carte plastifiée, sans chercher plus avant, était prêt à trahir son « bon voisin », à ouvrir son domicile privé sur simple demande d’un représentant des forces de l’ordre. Et ce faisant, restait intimement convaincu de ne faire que son devoir. Que ledit représentant soit dûment habilité, cela ne le concernait en aucune façon. Il ne voulait pas le savoir, d’ailleurs, cela ne le regardait tout simplement pas. »

Ce qui différencie L’Eclat du Diamant, des autres polars, ce sont quelques « pauses » disséminées ça et là qui mènent le lecteur à réfléchir sur ce qui se passe autour de lui. Ce sont en sorte des petites histoires dans l’histoire avec un fil conducteur pour garder un minium de cohérence dans le texte. On y explore le monde du marketing, le monde de la pub, tout ce qui gravite autour de notre vie quotidienne quoi. Tenez par exemple Mme Michu, la fameuse ménagère de moins de 50 ans qui est fière d’aller témoigner devant un parterre d’étudiants en communication. Ces étudiants, ce sont de futurs créateurs  de programmes télévisés. Des programmes pas cher bien sûr mais surtout des programmes qui rendront disponibles nos pauvres cerveaux aptes à absorber de bonnes publicités. Cela ne vous rappelle rien ? en tout cas, cela n’inquiète pas Madame Michu qui, confiante et sereine, n’hésite pas à filer vers sa grande surface favorite pour dénicher ce nouveau produit formidable vu à la télé ce matin même. Cette grande surface d’ailleurs, n’est pas uniquement témoin de clients contents ou mécontents, mais de commerciaux qui viennent négocier des mises en rayon ou pleurer un déréférencement violent de leur produit. C’est ce qui arrive à un bon vieux représentant de commerce qui sillonne les grandes enseignes de la grande distrib et explique au p’tit jeune à côté de lui que maintenant ce sont EUX qui mènent le marché et l’économie.

Il me semble avoir lu, que ces mêmes distributeurs ont vu le jour à la fin de la seconde guerre mondiale. Que leur crédo était de lutter contre l’abus de marge, dû à l’époque, à la multitude de petits intermédiaires qui profitaient du marché noir… ironie de l’histoire.

L’Eclat du diamant est un polar superbement bien ficelé, qui à mon avis, ferait une super bonne série TV dont le format pourrait être coupé par de bonnes pub pour coca cola ! bon sang, qu’est-ce que je raconte là 😉

Tout nouvelle maison d’édition,  L’Autre éditions publie ici son tout premier roman et met tout en œuvre pour promouvoir son poulain. C’est courageux, je trouve, de lancer une nouvelle maison d’édition par les temps qui courent. Fait nouveau, c’est par la distribution gratuite chez les blogueurs, que L’Autre éditions a lancé son produit. Comptant sur l’effet bouche à oreille, ils ont même lors de la fête de l’huma, mis à disposition des passants des exemplaires du livre.

Je salue la démarche courageuse qui mise sur l’être humain et non les grands réseaux publicitaires pour faire parler d’eux.

Fait marquant et relativement nouveau pour moi : c’est la naissance du « livre /support pub » qui devient un objet purement marketing.

Pour certainement conserver un prix relativement bas, L’Autre éditions a introduit deux publicités en début et fin de roman. L’une pour une ONG (Une vie pour demain), l’autre pour un coffret pour les futurs bacheliers.

J’ai toujours peur des dérives et là, je n’ose imaginer ce qui peut se passer dans l’esprit de ces éditeurs qui pourraient nous coller entre chaque chapitres, une belle coupure de publicité…Qu’est-ce qui les en empêcheraient ?

Poursuivre votre lecture avec les chroniques de Cacahuète, El Jc, Valérie
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L’Eclat du Diamant


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Présentation de l’éditeur

« Comment expliquer cette succession étrange de meurtres, un jour ordinaire de 2007 ? Qu’est-ce qui peut bien relier entre eux un couple d’amoureux en week-end dans le Sud de la France, un industriel de la pêche naviguant dans les eaux troubles de Guinée et un passionné parisien de reptiles, araignées et autres créatures vénéneuses ? Et surtout, pourquoi Frédéric Carloni, grand reporter au Matin de France a-t-il été abattu place Pigalle alors qu’il rentrait tranquillement chez lui en moto ? » C’est sur ces questions que s’ouvre la singulière enquête de ce polar à l’écriture cinématographique. Véritablement immergé au cœur du célèbre « 36, quai des Orfèvres », au sein de l’équipe du commissaire Delajoie, vous serez entraîné, meurtre après meurtre, dans une marche trépidante à travers les hauts plateaux de la publicité, de l’image et de la grande distribution. Une quête de vérité, semée de morts et de fantômes, où la violence des crimes se heurtera à la brutalité ordinaire du quotidien, où les évidences se transformeront rapidement en leurres. Vous voilà donc prévenu : on ne pénètre pas impunément dans la Maison de la mort.

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Présentation de l’auteur

C’est le 1er livre de John Marcus (ça sent le pseudo). Incognito  cet auteur est et restera (enfin sauf si je mets Voici, Closer and c° sur ses traces ! Moi j’aime voir à qui j’ai affaire… John Marcus, c’est peut-être mon voisin de palier…ou encore mon patron..qui sait 😉


4 réponses à “John Marcus : L’Eclat du Diamant”

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