Orages
Estelle Tharreau
Editeur : Taurnada Éditions (21/01/2016) (268pages)
Genre : Thriller psychologique / Suspense
La fuite. C’est la décision que vient de prendre une fois de plus Béatrice Clar pour échapper à un amour destructeur.
Son ado de seize ans sous le bras, elle dégotte un boulot d’expert comptable à Sauveur (drôle de nom de ville quand on veut fuir quelque chose).
Sauveur est le genre de petit village où tout le monde se connaît. L’accueil des habitants est d’ailleurs très chaleureux (du genre qu’on aime ou qu’on déteste). Le boucher semble faire exception à la règle. Il prend en grippe Béatrice dès le premier regard.
Il me fixait avec insistance d’un air agressif et haineux. Alors que je détournai les yeux et m’apprêtai à prendre mon sac pour partir, il m’apostropha avec violence.
« Prenez votre gamine et vos valises et cassez-vous ! »
Toute la salle se tut en le regardant du coin de l’œil.
« Ta gueule, Ben, dit Fred d’un ton ferme mais bienveillant. Fous-lui la paix et bois un coup. Tiens, c’est la mienne ! »
Sans lui répondre ni même le regarder, indifférent au malaise général, il continua de me fixer.
« Hé ! J’te parle la mère célibataire, on n’a pas besoin de toi ici. Dégage ! Ça vaut mieux pour toi ! »
Tétanisée par la violence de sa voix, mon estomac et ma gorge se nouèrent tandis que je sentis mes joues s’empourprer et mes yeux s’embuer.
Moi, j’étoufferai très vite dans ce charmant petit village où tout semble propret et surtout complètement factice. Seul le boucher, pourrait paraître normal. De plus, avec l’emploi qu’elle a trouvé aussi rapidement, Flore Lebon lui met à disposition une magnifique maison. On lui propose même quelques jours pour bien s’installer avant de commencer à travailler.
Celle qui occupait le poste avant son arrivée s’appelait Elodie. La pauvre est morte d’une chute de cheval le lendemain du décès de sa fille. Elle aussi adolescente.
Voilà de quoi exciter nos neurones non ? D’autant plus que le nom des personnages du village ont pour la plupart des noms intéressants : Monsieur Lebon, Madame Lefranc…. J’ai l’impression de me lancer dans une partie de Cluedo 🙂
Béatrice a il me semble tout ce qu’il faut pour s’intégrer dans ce gentil petit monde. Elle me semble naïve, fragile. Heureusement, sa fille Célia n’est pas compliquée à vivre, a du répondant, du mordant et me semble plus armée pour affronter la vie.
C’est justement elle qui va découvrir dans un trou laissé par une tringle mal fixée le journal intime d’une certaine Marthe. Journal qui date des années 1900. Journal qu’elle dévore la nuit, et qui la mène sur les pistes des événements présents.
Béatrice se prend au jeu de l’enquête que mène sa fille et telle une Miss Marple imagine des pistes, relève des indices, interroge les habitants avec plus ou moins de finesse.
Cette histoire de suicide suivie d’un accident est pour elle un dérivatif qui la détourne de ses habituelles amourettes sans lendemain.
Bon je dois avouer que cette mère Béatrice, m’a agacé par sa niaiserie dès les premières pages. Par contre, l’intrigue est très prenante et sa fille relève largement le niveau. C’est un très bon premier roman. Écrire un thriller ne doit pas être facile et j’ai trouvé un grand plaisir à lire un roman dont l’écriture est soignée, maîtrisée et surtout de qualité. Rien que pour ça, il ne faut pas perdre de vue Estelle Tharreau.
Envie de le lire ? Vous le trouverez chez ces différents partenaires…
[tab name= »DECITRE »][/tab]
[tab name= »AMAZON »][/tab]
[end_tabset]