Thierry Berlanda : L’Insigne du Boiteux


Thierry Berlanda L-Insigne du BoiteuxL’Insigne du Boiteux

Thierry Berlanda

Editeur : La Bourdonnaye (2014) (280 pages)

Genre : Thriller

Jeanne, ancienne élève de Bareuil, pervers narcissique, est appelée sur les lieux d’un crime particulièrement sauvage.
Catherine Revermont est allongée dans sa chambre, membres disloqués, organes répandus au sol.
Le meurtrier de la famille Revermont n’en est pas à son 1er coup d’essai. Ce meurtrier, qui se fait appeler le Prince, s’en prend sauvagement aux mères de famille, les taillant en pièces devant leur fils de 7 ans.

C’est pour lui, une façon de conjurer le passé, son passé.

Il lui semble donc aujourd’hui que tuer la mère, une mère, les mères, c’est libérer enfin ses chances de laisser s’accomplir son destin contrarié.

Nous en apprendrons beaucoup sur la mère du tueur au fil du roman. Femme aigrie, castratrice qui reporte toute sa haine de l’abandon sur son fils.  Je n’irai pas jusqu’à plaindre un personnage de fiction schizophrène, mais tout s’explique.

Lundi, 20 h 30.

Le Prince soulève péniblement sa carcasse. Dans un instant, le svelte guerrier sacré qui se tapit dans son corps d’emprunt en sortira. Il prend soin de tirer les rideaux de l’appartement afin qu’aucun suppôt de l’ennemi ne puisse apercevoir son secret, puis il se dirige vers sa chambre et produit son arme sous le néon. « Voilà, dit le Prince en élevant l’instrument de sa justice au-dessus de lui, par ce coup divin, J’abolis le siècle qui M’a déshonoré. » Il abat l’arme qui siffle dans l’air. « Montre-toi, Satan ! Je te convoque à ta propre ruine. Souffle ton feu contre Ma poitrine et jette ta bave infecte au moment de mourir ! »…Mais comme souvent lorsqu’il est dans la joie de l’anticipation de Son triomphe, un souvenir ancien remonte alors en lui, qui le submerge d’amertume. Il est enfant. Sa mère hurle.

— Tant que tu parleras ce sabir ridicule, je ne t’emmènerai pas dans le monde, Francis.

— Je suis le prince de…

— Mais tu veux me rendre folle ? J’aurais dû te laisser mourir chez les Barbares, je crois. Ça te plaît tant que ça, ce que ton père m’a fait ? Hein ? Tu veux lui ressembler, c’est ça ? Mais je ne te laisserai pas lui ressembler, moi. Plutôt t’étouffer ou te noyer que te laisser devenir comme lui ! Allez ! Va-t’en ! Monte au grenier et ne reparaît devant moi que lorsque tu seras correctement habillé et que tu te seras décidé à parler français… Monstre ! Méchant enfant engendré pour mon malheur !

Il est seul. Quand Sa mère est partie, il redescend l’escalier sombre avec Son arme dans les mains, si lourde, et il sort dans la maison, prêt à affronter le danger, à le vaincre et à s’envoler vers Sa destinée royale.

J’ai fermé ce livre en restant un peu sur ma faim. Il m’a semblé que l’effort d’intrigue qui tenait toute l’histoire se soit dégonflé comme un soufflet vers la fin.

L’écriture de Thierry Berlanda est dynamique, fluide et surtout efficace. Les dialogues vifs, un ton nerveux permettent au lecteur de se plonger dans l’action sans pouvoir reprendre leur souffle (au même titre que les enquêteurs).

Il n’en reste pas moins que les grosses ficelles sont bien là et les surprises pour le lecteur habitué au genre, peu présentes. On y retrouve les duos que tout oppose (jeune policier ambitieux face au vieux flic grincheux). Le fameux « couple » maître – élève etc.

Alors certes, je n’ai pas été vraiment surprise sur le déroulement du récit mais, mais je terminerai sur une note très positive. J’ai déjà parlé de la qualité de l’écriture. Il me semble d’ailleurs que les chapitres où Le prince devient le narrateur sont extrêmement bien travaillés et de grande qualité tant par le discours que pour la recherche d’indices menant à lui. Car aucun doute, le tueur est là…sous nos yeux.
Ces moments sont un régal et donnent une respiration, un nouveau souffle dans le récit. Ne boudez pas votre plaisir, et partez à la rencontre de ce tueur.

 

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2 réponses à “Thierry Berlanda : L’Insigne du Boiteux”

  1. Merci Val pour vos compliments et pour la qualité de votre expression écrite. L’histoire se développe sur trois romans : toutes vos questions auront des réponses, et ce que vous appelez le dégonflage du soufflet n’est qu’une fausse fin. Bien fidèlement. Thierry Berlanda
    PS : Vous avez lu ce roman dans sa première édition (celle correspondant à la couverture que vous avez utilisée) ? J’en suis désolé, elle comporte pas mal de coquilles.

    • Merci pour votre passage et ravie d’apprendre qu’il s’agit d’une trilogie. Intriguée, je lirai la suite avec plaisir !
      Effectivement, j’ai lu votre livre dans sa première édition. Je me suis rendu compte qu’il y avait eu une révision début 2016 quand je suis allée sur amazon chercher l’isbn. J’ai ensuite retiré mes observations sur les coquilles pour ne pas nuire à l’auteur ainsi qu’à l’éditeur….Je vois que j’ai bien fait 🙂

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