Poul Anderson : Tau Zéro


Poul Anderson Tau ZéroTau Zéro

Poul Anderson

Editeur : Pocket (8 janvier 2015) (347 pages)

Genre : Science-fiction / Space opera / Hard-SF

C’est parti pour cinq « petites » années de voyage à bord du Leonora Christina pour rallier le système de Beta Virginis. Si, comme prévu, s’y trouve une planète habitable, il n’y aura aucune possibilité pour l’équipage composé d’éminents scientifiques de faire demi-tour. Heureusement pour eux, ils ont plusieurs travaux de recherche à mener et puis, il leur faut envisager de trouver un compagnon pour que fonder une nouvelle génération de colonisateurs. Comme par hasard, ils sont 25 hommes et femmes à occuper le vaisseau. Je me suis posé la question du mélange du patrimoine génétique jusqu’à ce que remonte à mon esprit que Tau zéro date des années 70 et Poul Anderson, n’avait pas du tout la même notion de liberté sexuelle que nous 😉

Mais bon, les bébés, ne sont pas à l’ordre du jour. La planète doit tout d’abord être colonisée et nous ne sommes qu’au début du voyage. Ce dernier se déroule d’ailleurs sans encombre. La routine semble s’être installée sur le vaisseau et son capitaine, homme de communication par excellence, donne régulièrement des nouvelles du voyage. Jusqu’au jour où l’information lui est beaucoup plus lourde à relayer :

Nos instruments ont… ont détecté un obstacle. Une petite nébuleuse. Extrêmement petite, un nuage de gaz et de poussière large d’à peine quelques milliards de kilomètres. Il se déplace à une vitesse anormale. Peut-être s’agit-il d’un débris issu d’un objet plus gros projeté par une supernova, dont l’intégrité est assurée par des forces hydromagnétiques. Ou alors, c’est une protoétoile. Je n’en sais rien. Le fait est que nous allons le frapper. Dans vingt-quatre heures environ, en temps de bord. J’ignore totalement ce qui va se produire. Avec de la chance, nous survivrons à l’impact sans trop de dégâts. Sinon… si les champs sont sursaturés et ne peuvent plus assurer notre protection… eh bien, nous savions tous que ce périple ne serait pas sans danger.

Cet excitant voyage, si tranquille au premier abord, va basculer dans l’horreur. Le choc sera bien plus puissant que prévu et détruira le système de décélération ou plutôt, le système est bloqué en mode accélération permanente… Et là, sans être scientifique, on comprend que s’il n’y a plus de freins on est condamnés à poursuivre sa route… Que l’accélération sera toujours exponentielle et qu’ils sont vraiment dans la mouise.

Équipage, scientifiques, tous sont sous le choc. A divers degrés, à divers moments. La psychologie des personnages principaux et secondaires est d’une grande finesse.  Reymont, dit le gendarme, est l’homme de la situation. Celui qui ne veut jamais perdre espoir, celui qui soutient ses compagnons de voyage quoiqu’il lui en coûte. Il s’y connaît en psychologie humaine et sait comment structurer une équipe à la militaire :

La recette pour obtenir la stabilité est la suivante … le capitaine Telander est isolé de l’équipage. Son infaillibilité n’est jamais mise à l’épreuve par les conflits humains inextricables comme celui d’aujourd’hui… Moi, je suis le sergent la terreur. Dur, sévère, exigeant, autoritaire, insensible, brutal…C’est bon pour le moral des troupes. Vitupérer contre moi, c’est plus sain que de se morfondre sur ses malheurs… Lindgren arrondit les angles. En tant que commandante en second, elle est garante de mon autorité. Mais elle passe outre de temps à autre. Elle fait valoir son rang pour adoucir le règlement. Par conséquent, elle ajoute la bienveillance aux attributs de l’autorité suprême.

Des conflits, il va y en avoir…mais j’ai trouvé qu’il y avait un peu trop de facilité dans l’acceptation d’un capitaine reclus et invisible, de soumission envers un gendarme un peu trop psychorigide. Le tout est survolé un peu trop vite…un peu comme le vaisseau qui ne peut qu’accélérer. Tout comme les histoires de galipette en apesanteur….bon cela va cinq minutes mais pas plus.

Je garderai de Tau zéro un bon souvenir car, pour moi, le roman s’est révélé dans son dernier tiers avec beaucoup d’humanité, d’acceptation soi et de poésie.

Tu n’as jamais lu Moby Dick ? reprit-elle dans un murmure. C’est notre histoire. Nous n’avons cessé de poursuivre la baleine blanche. Jusqu’à la fin des temps. Et à présent… une question s’impose à nous : Qu’est-ce que l’homme, pour qu’il ose survivre à son Dieu ?

ssw  Tau Zéro a été lu dans le cadre de l’éternel Summer Star Wars.

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