Susan Beth Pfeffer : Chroniques de la fin du monde


Chroniques de la fin du monde (Tome 1 : Au commencement)
Susan Beth Pfeffer

Éditeur : Pocket Jeunesse (3 mars 2011) (290 pages)

Traduction de Laure Mistral
genre : Science-fiction / post-apocalyptique / littérature « Young Adult »

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Encore une nouvelle histoire d’astéroïde qui s’amuse au billard avec la lune. Bien entendu, la gentille demoiselle secouée par une rencontre si violente, a bougé de son axe et s’est rapprochée de la Terre.

Ce qu’il y a d’original dans Chroniques de la fin du monde, c’est que cette fin du monde est vécue et racontée par Miranda, une adolescente de 16 ans.

Miranda a un jeune frère “enquiquinant”, des profs “détestables” et une mère qui ne comprend jamais rien à rien. Heureusement il y a les copines, le patin à glace, les mecs et LE bal de fin d’année. Enfin bref, vous l’aurez compris, Miranda c’est l’ado capricieuse et nombriliste type.

C’était comme une grosse fête de quartier… Il était bientôt 21h30 quand le silence s’est installé. Tout le monde tendait le cou en direction de la Lune. L’oeil collé à son télescope, Jonny a été le premier à crier pour annoncer l’arrivée de l’astéroïde. On a tous découvert la plus grosse étoile filante qu’on puisse imaginer… On aurait dit qu’elle était en flammes et on a tous applaudi en la voyant passer… Et il l’a percutée. Même si on s’y attendait, on a tous eu un choc au moment où l’astéroïde est entré en contact avec la Lune. Avec notre Lune. A cet instant, je me suis dit que nous avions tous pris conscience que c’était notre lune et que si elle était attaquée, c’est nous qui étions attaqués.

C’est donc avec son regard que nous vivrons les éléments qui vont déclencher la fin du monde.

L’astéroïde qui devait juste effleurer la lune et offrir un merveilleux spectacle aux hommes s’est transformé en objet apocalyptique…

La lune était bizarre, toute de travers et aux trois quarts pleine et elle s’est mise à grandir, à grandir encore et encore, comme lorsqu’elle se lève à l’horizon… Elle était en plein milieu du ciel, beaucoup trop grosse, beaucoup trop visible. Je distinguais même les détails de ses cratère que je n’avais pu voir un instant auparavant qu’à travers le télescope de Matt…

Les conséquences ne se font pas attendre : tempêtes, tremblements de terre, éruptions volcaniques, tornades ou encore tsunami. Pour ceux qui sont à l’abri dans les terres, les coupures d’électricité sont de plus en plus fréquentes jusqu’au black-out. L’approvisionnement en essence, matières premières n’arrive plus. Les cendres volcaniques empêchent le soleil de percer. Tout se meurt et semble être figée dans le temps. Il ne se passe plus rien. Il semble même qu’il n’y ait plus personne aux commandes du pays.

C’est encore par les yeux de Miranda que nous assisterons à la naissance de la mère louve. Il faut dire que dès le lendemain de la collision, la mère de Miranda a l’ingénieuse idée de prendre toutes les précautions et mesures pour protéger sa meute (vider son compte en banque, dévaliser les magasins de choses essentielles à la survie, couper du bois pour le chauffage…).

Sans doute a-t-elle lu tous les billets sponsorisés par le Challenge Fins du Monde 🙂

« J’ai rempli le caddie à ras bord, je me suis arrêtée une nouvelle fois au rayon conserves, puis au rayon biscuits, où j’ai entassé plein de boites de cookies sur l’étage inférieur du chariot. Cette fois, à la voiture, c’est maman que j’ai trouvée en train de décharger ses achats dans le coffre. Elle avait acheté assez de thon, de sardines et de saumon en boîte pour nous faire tenir pendant au moins deux vies. A l’arrière de la camionnette, c’était encore plus le chaos que dans le supermarché… Maman essayait de décharger au mieux, mais les paquets et les boîtes s’échappaient de partout, si bien que j’ai passé autant de temps à les rattraper sur la chaussée que maman à les sortir du caddie. »

Alors que la famine s’installe que les morts s’accumulent, la famille de Miranda continue de ponctionner chichement dans ses réserves pour survivre le plus longtemps possible. Au début, la mère saute un repas, puis deux, puis mange un jour sur deux. Je suis étonnée que dans cette Amérique, personne n’ait pris les armes pour forcer les portes des voisins et les dépouiller de leur maigres biens. On assiste à aucune scène de pillage ou de violence. Susan Beth Pfeffer a épargné au jeune lecteur le côté sombre de la nature humaine et ça m’a quelque peu manqué.

Autre faiblesse, l’après catastrophe vue par une adolescente permet d’aseptiser les conséquences d’un tel apocalypse. On se concentre sur le petit monde de Miranda (la famille en plus sort de plus en plus rarement), il n’y a plus de tv et la radio est muette…Pourquoi ne croise-t-elle pas ceux qui ont pris la route ? que se passe-t-il au niveau mondial ? Nous n’en saurons rien ou pas grand chose.  Mais On s’attache à cette famille, on voit Miranda grandir et mûrir tout au long du livre. Oh les choses ne se font pas d’un seul coup ! Comme dans la vraie vie, il y a des moments d’égoïsme, d’auto apitoiement, mais des moments également de dévouement total et d’abnégation de soi.

Chroniques de la fin du monde ressemble à une série B américaine, n’est-ce pas ?

Je sais mais, j’adore ça (même pas honte) et en plus ici, ça fonctionne vraiment bien. Je me suis laissée prendre au jeu, l’histoire est efficace. La tension est palpable, faisant sans cesse imaginer le pire des scénarios, voilà qui devrait plaire à beaucoup d’ados et jeunes (voire moins jeunes) adultes.

Le tome 2 devrait sortir à la rentrée. Ce sera l’histoire de la même catastrophe mais vécue par d’autres personnages, en d’autres lieux. Le parallèle risque d’être intéressant.

A lire les avis de De.w,  Readingmarmotte, Rose,

Lu dans le cadre du Challenge Fins du monde de Tigger Lilly

 

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Présentation de l’éditeur
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Enfin c’est le grand soir : l’astéroïde dont tout le monde parle va percuter la Lune ! Familles, voisins, amis, tous se rassemblent pour observer le phénorpène: Mais les choses ne se passent pas comme prévu. L’impact a été si violent. que la Lune adévié de ton orbite et s’est rapprochée de la Terre. Peu à peu tout se dérègle… L’électricité puis l’eau sont coupées et les vivres commencent à manquer. Miranda et sa famille vgnt devoir accepter que la vie telle qu’ils la connaissaient a disparu à jamais.
Présentation de l’auteur
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Susan Beth Pfeffer est née à New York en 1948. À six ans, elle décide qu’elle sera écrivain. Depuis, elle a écrit plus de 60 romans dont The Year Without Michael primé à de très nombreuses reprises et qui a reçu le prix du meilleur livre pour adolescents, décerné chaque année par l’association des bibliothécaires américains.


15 réponses à “Susan Beth Pfeffer : Chroniques de la fin du monde”

  1. Un avis très juste qui résumé parfaitement ce livre.
    Personnellement, c’est justement l’aspect « un seul point de vue » que j’ai apprécié. Le fait que l’on ne sache pas ce qui se déroule dans le monde rajoute à l’impression de solitude et de détresse de cette famille.
    J’ai attaqué le tome 2 et ai été un tantinet déçue par le fait de revivre la même histoire… A la limite, c’est peut-être pas mal de laisser passer un peu de temps entre les lectures des tomes car, à la suite, ça peut sembler répétitif…
    Très bonne suite de lecture, en tout cas !! (et merci pour le lien 😉 )

  2. Aujourd’hui je me disais : « tiens, on parle tellement de 2012 et tout ça que j’aimerais bien lire un roman sympa avec des ados ou jeunes adultes mis en scène dans un monde en pleine apocalypse et qui s’organisent pour survivre » et voilà que je tombe sur ta chronique… Ça m’a tout l’air d’être un signe! Je note cette idée de lecture 🙂 Merci pour ton avis, il est intéressant.

  3. Ce que tu dis, ça me fait beaucoup penser à « En un monde parfait » que je viens de lire (pour les réactions de la mère, d’autres petits détails comme ça), mais jamais ce livre ne pourra tenir la comparaison, donc je passe mon tour…

  4. On aurait pu croire à lire la quatrième de couverture (l’histoire d’une hôtesse de l’air qui épouse LE beau capitaine et se retrouve à vivre avec ses enfants) mais en fait non, ça reste toujours discret, crédible, dosé et fin.

  5. Bien le bonjour, j’apprécie ce blog. Je suis passionné d’astronomie depuis assez longtemps, et j’ai entrepris aussi le développement d’un blog au sujet de l’acquisition de télescopes et aussi d’astrophoto. Pas évident à  monter tout ça! Je suis totalement époustouflé par la beauté de votre plume qui je pense apporte beaucoup. C’est grâce à des webmasters comme vous que je trouve mon inspiration… Je vous souhaite énormément de courage pour la poursuite de ce site web qui vient de tomber directement dans mes favoris!

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