Franck Thilliez : Le syndrome [E]


Franck-Thilliez-Le-syndromeFranck Thilliez

Le syndrome [E]

Éditeur : Fleuve Noir / collection Thriller (14 octobre 2010) (430 pages)
genre : Thriller / Policier
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– Tu me fous la paix, Eugénie, d’accord ? Je te ramènerai ta sauce cocktail, mais pas maintenant ! Je bosse, au cas où tu ne l’auras pas remarqué.

Eugénie se tenait assise sur le rebord du lavabo. Elle portait une petite robe bleue, des chaussures rouges à boucles, et avait attaché ses longs cheveu blonds à l’aide d’un élastique. Elle prenait un malin plaisir à enrouler une mèche autour de ses doigts. Elle ne suait pas une goutte.

– J’aime pas quand tu fais ces choses-là mon Franck. J’ai la frousse des squelettes et des morts. Éloïse, elle aussi avait peur, alors pourquoi tu recommences et me fais subir ça, à moi ? T’étais bien dans ton bureau non ? Maintenant, je veux plus m’en aller seule. Je veux être avec toi.

Sharko allait, venait, comme une bouilloire en surpression. Il courut jusqu’au lavabo et enfonça la tête sous l’eau glaciale. Quand il se redressa, Eugénie était toujours là. Il la repoussa du bras, mais elle ne bougea pas.

En ouvrant Le syndrome [E], je m’attendais à trouver une nouvelle copie du flic asocial, bougon voire alcoolo, mais Franck Thilliez a apporté à son commissaire Franck Sharko, un petit quelque chose de plus qui éveille dés le début la curiosité du lecteur.

Atteint de schizophrénie, ce commissaire se soigne mais subit toujours les assauts d’Eugénie, fille imaginaire qui participe à sa vie depuis la mort de sa femme et de sa fille. Et ce n’est pas parce qu’on est malade, que les tueurs en séries s’arrêtent de commettre leurs crimes, ou alors qu’ils respectent la pause estivale quand le commissariat se vide de ses occupants l’été. C’est ainsi que Sharko, cantonné habituellement à la paperasserie, se retrouve à nouveau propulsé sur le devant de la scène. Cinq corps d’hommes impossible à identifier, sont retrouvés sur un chantier de Normandie. Ils n’ont plus de mains, de dents, les yeux ont été arrachés et leur cerveau a disparu.

Alors qu’il a peur « qu’à force de rester le cul assis, il commence à avoir la forme d’un fauteuil« , il décide de vaincre ses frayeurs, d’aller sur place et surtout d’apporter un angle nouveau, plus psychologique, à cette affaire qui semble très mal engagée.

En parallèle, Ludovic Sénéchal, passionné de vieux films, surveille le Net pour sa chasse à la bobine. C’est lors d’une de ses veilles, qu’il repère l’annonce d’un jeune qui se défait de toute la collection de son père décédé. En arrivant sur les lieux, Ludovic découvre la caverne d’Ali Baba. Tout ce qu’il aime est rassemblé ici. Parmi tout ce fatras se trouve même une bobine, légèrement cachée qui a échappée à l’attention du fils. Ludovic s’en empare et dès de retour chez lui s’empresse de le visionner pour terminer sa séance….aveugle.

Ces films sans nom recelaient parfois de véritables trésors ou, si la chance était au rendez-vous, des œuvres perdues de cinéastes célèbres : Méliès, Welles, chaplin. Le collectionneur qu’il était aimait bien rêver… Très vite, la blancheur de l’écran laissa place à une image foncée, voilée, sans titre ni générique. Un cercle blanc apparut dans le coin supérieur droit. Ludovic se demanda, au départ, s’il s’agissait d’un défaut de pellicule, comme ça arrivait souvent avec les bobines anciennes. Le film commença.

Pour appeler à l’aide, Ludovic met la main sur son portable, appuie sur un contact au hasard et tombe sur une ex, Lucie Henebelle, jeune flic Lilloise.

Les deux enquêtes se rejoignent, les deux enquêteurs également. Ils vont pour tenter de comprendre et résoudre cette affaire, traverser le temps, les frontières et franchir les limites de l’horreur. La violence est l’essence même de la nature humaine. Est-ce que le cerveau humain est suffisamment malléable pour pouvoir la déclencher à volonté ?

Je vous préviens, Thilliez respecte tous les codes du genre et ne laisse aucun répit au lecteur. Un chapitre en appelle vite un autre et il est difficile de laisser le livre de côté le temps d’aller vaquer à ses occupations. Une bonne lecture estivale pour les lecteurs amateurs de thriller, toujours à la recherche de nouveaux frissons.

Pour ne pas bronzer idiot, Franck Thilliez offre au lecteur de syndrome [E] bien plus qu’un simple thriller.

Il part d’un vieux film pour nous faire voyager dans le monde des années 50 – 70. Un monde où l’on pratiquait des expériences et manipulations mentales sur l’homme. La frontière entre fiction et réalité en devient floue quand on retrouve les références aux lavages de cerveau (projet secret MK-Ultra de la CIA) ainsi que les abominations subies par les Orphelins de Duplessis.

Une fois terminé (les dernières lignes sont à mon goût vraiment peu trop téléphonées), on ne peut que se précipiter sur la Suite Gataca …ce que je vais faire sous peu.

Le syndrome [E] a été lu dans le cadre du Challenge Thriller

A lire les avis de Helran et de Mélo, Le making of du Syndrome E sur Plume Libre, Le site de l’auteur
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