Tokyo de Mo Hayder


Tokyo Mo hayder

Tokyo

Mo Hayder

Éditeur : Pocket (26 février 2007) (473 pages)
Traduction de :  Hubert Tézenas
Première parution : 2004
Genre : Thriller
Prix SNCF du polar européen en 2005
Grand Prix des lectrices de Elle – catégorie Policier en 2006

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Moi :Un prix féminin ? bof ! ça doit être niais …un truc pour fifilles qui veulent se faire peur 😉

Mais un soir, sur le quai de la gare, sans lecture à me mettre sous la dent, je me suis dit pourquoi pas.
Je n’ai pas été déçue. Quelle découverte, ce livre est d’une grande qualité, mélange antinomique de violence, noirceur et beauté.

Nous faisons la connaissance d’une anglaise, Grey, héroïne très fragile psychologiquement. Elle est obsédée par un film amateur tourné en Chine lors de l’invasion japonaise de 1937. Elle rassemble ses maigres économies et débarque à Tokyo pour y retrouver un vieil universitaire chinois, (Shi Chongming), qui pense-t-elle, possède ce fameux film. Ce film, c’est son obsession…elle a tout lu sur cette période de l’histoire. Elle est possédée par elle. Et, comme si sa vie en dépendait, met tout en oeuvre pour voir ce fameux film qui manque à sa satisfaction intellectuelle.

Éconduite par le professeur, qui prend peur dès la première apparition de Grey, nous la retrouvons dans les rues de Tokyo, où miracle, elle fait la connaissance d’un jeune homme qui accepte de l’héberger. Il lui procure même un emploi … dans un club à hôtesses. C’est là qu’elle va rencontrer les fameux yakuzas et une terrifiante nurse difforme, infirmière et tueuse en série à ses heures perdues.

On ne quitte plus Grey tellement elle est fragile et attachante. Mais on est aussi dérouté. Les mots de Mo Hayder sont violents comme les bas-fonds de Tokyo. L’obsession de Grey pour le professeur et le film perdu est envoutante… comme dans les cauchemars dont on ne sort pas indemne au réveil.

L’autre partie essentielle de l’histoire, c’est celle de Shi Chongming (l’universitaire), qui s’immisce un chapitre sur deux et prend de plus en plus de place dans le roman. Depuis la venue de cette jeune anglaise, et à chaque rencontre houleuse, il se replonge dans sa propre histoire : L’invasion, la guerre, tout ça ne le concernait pas. C’est un intellectuel, sa femme est enceinte … alors pourquoi fuir ? pourquoi lui voudrait-on du mal ?
Alors il va rester. Et nous allons vivre avec lui sa descente aux enfers…sa prise de conscience des horreurs de la guerre pour finir par le massacre de Nankin.

A lire absolument, ne serait-ce que pour lever un voile sur cette partie de l’histoire que nous ne connaissons pas forcément très bien, pour une écriture sèche directe qui cogne comme un uppercut en plein coeur et pour l’émotion qui s’en dégage.

Et pour ceux que cela intéresse : voici un article sur le massacre de Nankin. A noter également que ce massacre n’a jamais, à ma connaissance, été reconnu par les japonais.

 

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