Pieter Aspe : Le carré de la vengeance


Le carré de la vengeance

Pieter Aspe

C’est par hasard que ce livre est arrivé entre mes mains. J’étais à la recherche d’un écrivain européen pour mon défi littérature policière sur les 5 continents. J’avais déjà dans l’idée de laisser un temps les écrivains britanniques et français mais n’avais pas encore pris de décision sur l’auteur qui aurait ma préférence pour représenter l’Europe.

Un matin, en aidant un collègue à aménager son bureau, je suis tombée sur un carton avec quelques livres à l’intérieur dont 1 roman policier. Pieter Aspe. Ce nom ne me disait rien. En haut à gauche de la couverture était inscrit « Une enquête du commissaire Van In ».
La 4è de couverture par contre ne laissait rien percer sur la teneur de l’histoire :

Van In : ce flic-là, vous allez l’adorer !
Un sale caractère, aucun sens de la hiérarchie, un humour caustique… cet amateur d’art, de cigares, de bière et de jolies femmes (et plus particulièrement Hannelore Martens, substitut du procureur) n’a pas son pareil pour déjouer les affaires les plus tordues.

Bruges, la mystérieuse
Bruges, c’est SA ville. Elle ne peut rien cacher à Van In.

Un véritable phénomène d’édition
Les enquêtes du commissaire Van In sont aujourd’hui aussi célèbres en Belgique (1 million d’exemplaires vendus) que celles du commissaire Brunetti de Dona Leon à Venise ou celles de l’inspecteur Rebus de Ian Rankin à Édimbourg.

Un auteur belge auteur de polar ? me voilà intriguée. Je suis repartie avec Le carré de la vengeance sous le bras. Je n’ai pas regretté car j’ai passé un bon moment.
L’intrigue ne révolutionne en rien le genre mais la petite touche personnelle de Pieter Aspe fait que le lecteur est surpris par le tour que prend parfois l’action. Assez rare dans le genre « roman policier », il n’y a ici aucun cadavre, aucune scène torride ni courses poursuites endiablées dans les rues de Bruges. Pieter Aspe nous entraîne plutôt dans un univers où la personnalité de chaque personnage est finement travaillée. On s’attache d’ailleurs beaucoup aux trois héros. Les dialogues sont incisifs et l’humour omniprésent et les situations parfois cocasses.
Je le recommande vivement à ceux qui veulent passer à une lecture plaisante et légère. Il est parfois bon de faire une pause entre deux thrillers sanglants.

Mais qui est Pieter Aspe ? Et bien, (Pieter Aspeslag de son vrai nom), est un écrivain Belge né en 1953. Son premier livre (Le carré de la vengeance) paraît en 1995.
C’est avec Zoeoffer (son huitième livre), qu’il obtiendra le prix Hercule Poirot en 2001.
Il faudra attendre 2008 pour qu’Albin Michel se penche sur la traduction française de la série des enquêtes du fameux Van In qui compte à aujourd’hui 22 titres. En juin et novembre dernier sont sortis les 2 premiers tomes. Gageons que les ouvrages suivants seront également traduits, car cette série promet d’être divertissante.

Coté anecdote : il paraît que Pieter a d’autres cordes à son arc. En artiste accompli, il délaisse parfois la plume pour s’adonner à la céramique et la sculpture sur bois.

Les présentations faites, revenons à son premier livre :

L’histoire :
La célèbre bijouterie Degroof, rue des Pierres à Bruges, vient d’être cambriolée. Aucune trace d’effraction à la porte d’entrée, les voleurs connaissaient le code de l’alarme mais pas celui du coffre qu’ils ont fait exploser.

Réveillée par les policiers de garde, Hannelore Martens, (nouvellement nommée substitut du procureur du roi), est conviée à se rendre immédiatement sur les lieux. Elle est tellement excitée par sa première enquête, que je l’imagine bien sauter en l’air de joie et battre des mains. C’est un petit peu ce qu’elle fait d’ailleurs à chaque fois que le commissaire adjoint Van In émet une hypothèse intéressante.

Mais c’est elle qui retrouvera les bijoux … dans un aquarium rempli d’eau régale (mélange d’acide citrique et d’acide chlorhydrique capable de dissoudre les métaux précieux). Vous l’aurez compris, les bijoux sont tous là mais plus vendable en l’état. Ce vol qui n’en est plus un, prend toutes les allures de vengeance. Cette affaire, si simple au départ, se compliquera au fur et à mesure que les chapitres défileront.
La clé de l’énigme, c’est le patriarche de la famille Degroof qui la détient, de même que la solution à l’énigmatique signature que laissent les vandales, sous forme de palindrome.

Voici le carré en question :
S A T O R
A R E P O
T E N E T
O P E R A
R O T A S

Très vite, le politique se mêle à la justice. Van In est convoqué par son supérieur qui lui fait comprendre qu’aller trop loin dans son enquête ne ferait que lui apporter des soucis professionnels. Qu’il trouve ou non le coupable n’a aucune espèce d’importance.
C’est mal connaître Van In, qui de repos forcé, va essayer de reconstituer avec ses deux acolytes, tous les éléments du puzzle permettant de solutionner cette enquête.

Les personnages :
Le sens du détail de Pieter Aspe rend tous les personnages très crédibles et l’on se prend assez vite d’affection pour les héros.

Van In est commissaire adjoint. Dévoué à son métier il enchaîne les heures sup. (pour ne pas se retrouver seul face à lui même mais aussi pour régler les tonnes de dettes laissées par son ex. femme). Il use et abuse de tout : des cigarettes, de la bière et de la bouffe. Pour terminer son portrait, je rajouterai qu’il adore jurer, « Benson im Himmel » étant son juron préféré. Féru d’art, il aime les Carmina Burana, collectionne les beaux, très beaux objets (y laisse une grande partie de sa paye).

Hanelore Martens est fraîche, pétillante, dotée d’un corps de rêve et bourrée d’humour. Pieter Aspe l’a également dotée d’un QI supérieur à la moyenne. Le femme idéale en quelque sorte. Van In succombe très rapidement à son charme et tous deux, se prennent au jeu de l’enquête et de l’amour.

Versavel, collègue et ami de Van In a une intuition très développé. Ce sherlock affiche son homosexualité au grand jour. Il est toujours là (on a l’impression qu’il ne dort jamais), s’occupe des tâches ingrates, et écrit ses rapports comme on écrirait un roman. Il rêve en secret de devenir écrivain.

La famille Degroof issue de la grande bourgeoisie flamande est mystérieuse, ambiguë…ce n’est pas une famille comme les autres. Beaucoup de non-dits. Le père, qui manigance parmi les hautes sphères politique pour que le passé reste enfoui, dirige tout ce petit monde comme une entreprise.

Et enfin, la ville de Bruges omniprésente dans le roman. Il paraît que l’office de tourisme propose même un circuit « sur les traces de Van In »

Lire l’avis de A_girl_from_earth

 

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6 réponses à “Pieter Aspe : Le carré de la vengeance”

  1. pas trop aimé ce livre…

    Mais pas étonnant que la ville s’en serve pour un parcours touristique… voir le da vinci code ou millenium. Pas une mauvaise idée d’ailleurs.

    C’était ma première visite, mais nul doute que je reviendrai. J’aime beaucoup votre blog.

    amicalement

  2. Les vieux cartons recèlent de belles découvertes !
    Tiens – tiens SATOR !
    Il existe un « SATOR L’énigme du carré magique » dans ma LAL d’Alain LE NINEZE chez Actes sud .
    Et celui-ci je le note aussi !

  3. Merci Mazel et Chris pour votre visite !
    Je ne connais pas Alain Le Nineze. Je garde un oeil sur votre blog pour y lire un de ces quatre votre critique 😉

  4. Je viens de le finir, suite à ton billet sur le blog du défi.
    Lecture légère, sympathique, divertissante en effet, par contre moi je n’ai vraiment pas accroché au tandem Van In/Martens et ça me fait du coup hésiter à en lire d’autres de cette série.

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