Andrea H. Japp : Monestarium


Monestarium

Andrea H. Japp

Sélection du Prix des lecteurs du Livre de Poche 2009 : avril

On se représente assez facilement le couvent comme un lieu de paix, de sérénité, d’amour, et de prières. La reine du crime Andrea Japp va s’efforcer tout au long de son livre à nous démontrer le contraire.

L’auteur nous transporte au Moyen Age, dans une abbaye. Plaisance de Champlois, nouvellement nommée Mère Abbesse, est une jeunette d’une quinzaine d’années. Sa nomination au poste très convoité de Mère Abbesse attise les convoitises. Des clans se forment et en secret, certaines soeurs (sous la bannière de la Grande Prieure), mettent tout en oeuvre pour la déstabiliser et la crédibiliser.

Sur ordre du pape et du Comte de Mortagne, l’abbaye doit se transformer en maison d’accueil pour les lépreux. C’est à ce moment que le semblant de paix qui semblait y régner s’effondre, les complots éclatent au grand jour, la révolte gronde et les meurtres s’enchaînent.
Plaisance de Champlois débordant d’une énergie sans faille, va se révéler être d’une force d’esprit incroyable, doublée d’un esprit de déduction digne des plus grands enquêteurs.

Dès les premiers mots de Monestarium, j’ai poussé un grand soupir de satisfaction. L’écriture est belle, limpide. La musique des mots est gracieuse à mes oreilles.
Les multiples renvois à des définitions, glossaires et références historiques ne m’ont aucunement gênés.
Par contre, ce que j’ai trouvé pénible, c’est cette volonté de clore l’histoire avec un happy-end à la sauce hollywoodienne.
Les derniers chapitres ont grandement gâché mon plaisir. J’ai l’impression d’avoir eu en face de moi un auteur qui n’avait pas eu le temps d’écrire la trame de son roman et qui a du le terminer en quatrième vitesse.
Je pense aussi que Monestarium est plus destiné aux jeunes adultes car il y règne une certaine fraîcheur qui est bien loin de ce que présage la 4ème de couverture sur laquelle on peut lire : » Monestarium est un thriller historique haletant« .

Thriller : certainement pas
Historique : pourquoi pas
Haletant : pas vraiment…

J’avais le souvenir d’une Adrea Japp beaucoup plus incisive, aimant comme un chat avec une souris, bousculer, malmener et enchaîner son lecteur…Ce qui n’aura pas vraiment été le cas ici.

Retrouvez les avis d’Aline, de Chris et de Schlabaya

 

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Monestarium


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Présentation de l’éditeur
1288, Al Iskandarïyah, Égypte. Un marchand récupère la lourde besace d’un voyageur agonisant. Il n’en percera jamais le secret et ignore qu’il vient de signer son arrêt de mort. II est égorgé alors qu’il tente de vendre le sac à un intermédiaire, celui du comte Aimery de Mortagne.
1307, abbaye de femmes des Clairets, France. La très jeune mère abbesse des Clairets, Plaisance de Champlois,
doit faire face à la fronde de son chapitre. À la tête de celle-ci, la grande prieure, Hucdeline de Valézan, protégée par son frère, monseigneur Jean, ombre trouble de Rome. Une jeune moniale, Angélique, est découverte étranglée. Sans doute parce qu’elle ressemble beaucoup à l’une de ses sœurs, Marie-Gillette d’Andremont, qui a fui l’Espagne après l’assassinat de son amant.
D’autres meurtres surviennent. Se peut-il que le – ou les – meurtrier soit le même que celui de l’amant de Marie-Gillette ? Ou bien faut-il se tourner vers l’une des anciennes prostituées recueillies par l’abbaye ? Ou encore vers l’un des lépreux du comte de Mortagne que l’abbaye a été contrainte d’accueillir ?
Mais quel est donc le rôle exact du comte de Mortagne, qui survient très à propos en l’abbaye ? Qu’y cherche-t-il au juste ? La mystérieuse besace que convoitent tant de personnes, dont monseigneur Jean ?

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Présentation de l’auteur

Née en 1957, toxicologue de formation, Andrea H. Japp se lance dans l’écriture de romans policiers en 1990 avec La Bostonienne, qui remporte le prix du festival de Cognac en 1991. Aujourd’hui auteur d’une vingtaine de romans, elle est considérée comme l’une des « reines du crime » françaises. Elle est également auteur de nombreux recueils de nouvelles, de scénarios pour la télévision et de bandes dessinées. Elle a notamment écrit la trilogie de La Dame sans terre, publiée chez Calmann-Lévy.


6 réponses à “Andrea H. Japp : Monestarium”

  1. Coucou 🙂
    Je vois avec plaisir que nos avis concordent sur ce roman, du moins jusqu’à un certain point 🙂
    J’ai adoré ce roman. C’est vrai qu’encore une fois, de mon point de vue, sa présence ne se justifie pas dans la sélection « Thriller » du Livre de Poche (je ne sais d’ailleurs pas comment ils ont fait leur sélection. Pour moi on est loin, très loin du Thriller).
    Ceci dit, l’ambiance, le vocabulaire employé, l’époque, le style de l’auteur. Tout était là pour que j’aime. Et c’est gagné. J’aurais l’audace de rapprocher l’histoire du roman d’Umberto Eco, Le Nom de la Rose. Même si on est bien loin du maître, certains éléments se renvoient. Quant à la fin, je n’ai pas senti cet aspect bâclé que tu lui trouves. J’ai plutôt apprécié la personnalité du Comte de Mortagne. Mais c’est vrai qu’une cinquantaine de pages en plus auraient grandement aidé à affermir l’ambiance finale et peut-être à développer un peu plus certains questionnement qui subsistent.

  2. Ah ouais ! Quand tu aimes, tu aimes !
    J’essaye d’imaginer les points communs avec le nom de la rose mais…j’trouve point 😉

    Dur dur d’en discuter sans faire spoiler mais, tu ne trouves pas justement que la fin est « too much » ?
    je me suis cru dans la petite maison dans la prairie :
    tout rentre dans l’ordre, l’amour fleuri, les oiseaux chantent …
    C’est vraiment ce qui m’a gêné.
    Tout d’un coup tout est devenu trop propre dans cette abbaye 😉

  3. En fait, par rapport aux autres romans de la sélection, c’est certainement le premier que je prend plaisir à lire (Billy Milligan ne compte pas car je ne le considère pas comme un Polar…).

    Je comprends ton avis sur la fin, c’est pour ça que je lui aurais rajouté une cinquantaine de pages. En fait, on a l’impression de s’arrêter au milieu d’une action. Sans spoiler, je trouve dommage qu’il n’y ait effectivement pas plus d’aboutissement que ça, surtout au niveau de personnages qui nous sont bien dépeints tout au long de l’histoire. Là on se retrouve… comme suspendu au milieu de la page, la plume de l’auteur se lève, le temps s’arrête. Et tout fini là. L’auteur ne revient pas finir son oeuvre.

    Ceci dit, j’ai trouvé l’enchaînement des événements plutôt logique… En tout cas ça ne m’a pas choqué 🙂 Contrairement à d’autres romans.

    Un peu dans le genre, je ne sais pas si tu connais, j’ai découvert il y a deux ans lors du Prix Biblioblog un roman très beau / bon : Le Maudit, de Myrielle Marc. (mon coup de coeur).

    Quant à Umberto Eco, le rapprochement s’est fait de manière insctinctive : une abbaye, des meurtres en huis clos, l’Ours qui m’a rappelé Salvatore… Et mon imagination qui a fait le reste pour l’ambiance générale. 🙂
    En revanche, ce que je trouve dommage, c’est que toute la polémique liée au dyptique ne soit pas plus approfondie puisque justement c’est l’un des points noirs de l’époque en ce qui concerne l’évolution des mentalités… Et je ne suis pas sûr qu’aujourd’hui nous en soyions sortis :s

  4. On est quand même d’accord sur bien des points :

    – c’est pour moi aussi la première lecture satisfaisante pour cette sélection,

    – Andrea Japp est un excellent écrivain qui sait parfaitement tenir son intrigue,

    – le côté controversé du dyptique n’est que trop survolé…dommage.

    Et non ! je ne connais pas du tout Myrielle Marc !! Merci pour l’info, je me note « Le Maudit » dans ma LAL pour le découvrir

  5. J’ai trouvés ce roman d’une lenteuuuur, je suis tout bonnement pas rentré dedans, pourtant j’aime bien ce type de roman. Autant dire ce qui m’a le plus rebuté, ce sont les renvois en bas de page pour certains ou vers le glossaire pour d’autres. Bref tu l’auras compris en attendant mon billet ce sera un vote par défaut pour les étuves .

  6. J’ai linké cet article au bas du mien, en ce qui me concerne j’ai trouvé la fin trop abrupte, mais le éhappy end » ne m’a pas gênée.
    Pour ce qui est de Myrielle Marc, je l’aime bien. J’ai beaucoup aimé « Les portes de Louviers », sorti à la rentrée, ainsi que « Petite fille rouge avec un couteau », écrit alors qu’elle était adolescente. Par contre, je ne connais pas « Le Maudit ». Elle a un site où on peut lire des nouvelles et le début de chacun de ses romans : http://www.lapetiteile.com/Myrielle.htm et elle anime un forum avec deux autres auteurs.

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