Frank de Bondt : Le bureau vide


Le bureau vide
Auteur : Frank de Bondt
Éditeur : Buchet-Chastel (4 février 2010) (119 pages)
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Avant d’ouvrir le livre, je me suis attardée sur la couverture. On croirait les murs et le sol fait de carton, la lumière vient d’une seule ampoule et au milieu de ce vide trône une chaise à roulettes. Légèrement oppressante, cette couverture dépeint avec excellence l’idée de ce que le lecteur va découvrir.

Marc Deleuze, DRH de 52 ans, a été gentiment invité par sa hiérarchie à se trouver une autre occupation. Façon élégante de l’informer qu’il est à présent libre de tout engagement et pas le bienvenu dans son entreprise.

Marc ne l’entend pas de cette oreille et décide de continuer à se rendre à son travail. Chaque jour qui suit l’annonce de cette séparation, Le bureau de Marc se vide. Petit à petit Son bureau lui est retiré, puis Sa chaise, Son canapé, Ses abonnements aux journaux…jusqu’au moment où un matin Marc constate que Sa porte n’est plus là. Comme je viens de l’apprendre, un Cadre sans porte n’est rien !
Ce dernier acte était sensé l’achever ? Que nenni, il renforce plutôt sa volonté d’aller au bout et se met non sans mal en quête de quoi assoir son postérieur. Personne n’est prêt à lui en céder une chaise facilement. Il finit par en dégoter une, minable, en PVC qu’il s’amusera chaque jour à déplacer (tout en restant dans ce qui fût son bureau). Cette chaise est à ses yeux le symbole de la résistance.
Et ses ex-collègues me demanderez-vous ? ont-ils sortis les banderoles ? menacés de faire grève ? manifestés une sorte de solidarité envers leur ancien DRH ?

Et bien non ! La Direction les a invités à ignorer les agissements de cet « emmerdeur », ce qu’il font sans trop se forcer. Ils sont passifs, gênés de devoir lâcher un « Bonjour » timide quand ils ne peuvent faire autrement. Seule la serveuse de la cantine philosophe avec lui de temps en temps le midi.

L’auteur pousse la situation à l’extrême jusqu’à friser parfois l’absurde. Je me suis demandé ce qu’il cherchait à me démontrer, où il voulait m’emmener. Voulait-il dénoncer les méthodes de management et gestion du personnel absurdes ? les débarquements systématiques des quinquas pour les remplacer par des jeunes loups aux dents longues ? Ou tout simplement pousser à l’extrême un comportement puéril ?
Je pense que ce pamphlet aurait eu plus de sens et de poids si l’auteur s’était contenté de rester au plus près du réel. J’ai du mal à croire que de concert, tout ses collègues se soient mis à  lui tourner le dos, qu’il ait encore accès à l’entrée de l’immeuble ou à la cantine, qu’aucun vigile ne soit venu le déloger ou encore qu’il n’y ait eu aucun échange musclé avec la direction ou même certains membres de cette société.

Merci aux éditions Buchet Chastel de m’avoir confié un exemplaire de « Le bureau vide » et à Babelio d’avoir organisé cette nouvelle opération « Masse Critique » avec brio.

A suivre les avis de esmeraldae et Daniel Fattore

 

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Présentation de l’éditeur

 » Ils ne m’auront pas. C’est la fusion qui a tout chamboulé. Numéro Un a rapidement mis les choses au point, comme il disait. Une nuit, on a déposé ma porte. En arrivant le matin, j’ai eu un moment d’hésitation avant de pénétrer dans mon bureau. Bien qu’il ait été démeublé, je continue de m’y rendre chaque jour. Assis à califourchon sur la chaise que j’ai dégotée dans un débarras, je les observe avec délectation. La résistance est un exercice subtil de composition qui exige une attention permanente « . Le Bureau vide est un récit impitoyable, drôle et subversif.

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Présentation de l’auteur
Né à Bruxelles, Frank De Bondt vit à Paris. Le Bureau vide est son troisième roman.


5 réponses à “Frank de Bondt : Le bureau vide”

  1. Ca ne fait pas envie en effet tellement ça semble improbable.
    Par ailleurs, il m’est difficile d’avoir de l’empathie pour un DRH. Ca me donnerait plus envie de rigoler, l’arroseur arrosé en somme.

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