Silène Edgar : Fortune Cookies


Fortune Cookies

Silène Edgar

Editions Bragelonne – Collection Snark (22 janvier 2014) (130 pages)

Genre : science-fiction / post-apocalyptique

C’est le matin, vous vous réveillez et cherchez à tâtonnement à allumer votre lampe de chevet. Clic sur l’interrupteur. Rien ne se passe. Pas de panique : ça arrive de temps en temps des coupures de courant, surtout en Bretagne par grand vent. Seulement cette fois-ci, ce ne sont pas des câbles qui ont été arrachés ; ce sont les gouvernements européens qui d’un commun accord ont instauré un black-out total le temps de s’organiser.

Cette coupure ne durera “que 2 petits jours”.

Quand l’électricité revient enfin, qu’on entend à nouveau le doux ronron du frigidaire, le doux bruit de la télévision qu’on allume, on reste debout pétrifié face à l’annonce des journaux télévisés. En deux petits jours, le prix de l’essence et de l’électricité sont multiplié par vingt, les marchés financiers ne suivent plus ; c’est le fameux crash économique, l’état d’urgence est déclaré.

Les media se veulent rassurant. Ce phénomène ne durera pas. En attendant, pas de panique ! Nous allons vous distribuer des bons d’essence pour continuer à aller travailler. Reprenez le cours de votre vie ! Ne faites pas de stock de nourriture. Pas de soucis ! On gère ….

Du soucis, Blanche et Hadrien s’en font énormément. Parce que leur fille Elisabeth n’est pas avec eux, elle est avec ses grands parents de l’autre côté des Pyrénées et que là-bas, parait-il c’est la guerre que l’Espagne est en feu.

« À tous les artistes, forçats et autres résistants… »
Hadrien est si surpris qu’il renverse l’eau sur le poêle dans un « pssshitt » sonore.

— Chut !
« Cette transmission sera rapide et peut-être unique, fait une voix d’homme, dans laquelle l’angoisse pointe, nous agissons illégalement, nous avons piraté cette fréquence en attendant d’en trouver une autre plus sûre. Il se passe quelque chose au sud des Pyrénées. Nous craignons que le gouvernement préfère le black-out à la panique générale. Personne n’a d’électricité, nulle part, aucun média ne fonctionne. L’important est de communiquer : utilisez tout ce qui sera à votre portée pour échanger des informations. Tout fait inhabituel peut nous renseigner. »
Un fracas résonne soudain dans le poste, des cris puis des crachotis remplissent la pièce. La transmission s’arrête sur un hurlement et des coups de feu. Dans leur cuisine, à cinq cents kilomètres de Paris, Hadrien et Blanche sont figés, muets. Ils échangent un regard horrifié.
Il se passe quelque chose au sud. Élisabeth.

J’ai beaucoup aimé le clin d’oeil de Silène Edgar aux écrivains SF contemporains. Blanche et Adrien se retrouvent chez un ami qui a rassemblé quelques amis. Parmi eux des écrivains :

Dans le salon les attendent en effet cinq personnes, tous des auteurs, et rapidement, une demi-douzaine d’autres arrive, surtout des jeunes comme eux, un couple de l’âge de Jean-Claude aussi…
Quand tout le monde est là, que la nuit tombe, Régine, la femme de Jean-Claude, ferme les volets. Ce geste a l’effet d’un signal. Rapidement, sur un ton plus bas, ils commencent à parler de la situation. Blanche comprend que le badinage n’était qu’une façade. Tous ont entendu l’Appel ou en ont eu vent. Vanessa, une jeune femme blonde, l’a enregistré et ils le réécoutent. Ils se sentent d’autant plus concernés qu’ils sont tous écrivains.
— C’est comme un cauchemar, dit Jean-Claude, j’ai écrit des histoires comme ça et elles se réalisent…
Chacun partage ses expériences de désobéissance citoyenne : certains écrivent des messages dans les supermarchés, d’autres sur les murs, dans le métro toulousain. Ils recopient des passages sur les murs, dans le métro toulousain. Ils recopient des passages de La Guerre des mondes, de 1984, de Black-out. À Paris, apparemment, le mouvement s’étend, leurs amis leur envoient des images par téléphone, des films de ce qu’ils voient : Internet ne marche pas mais certains ont des téléphones satellite. Les gens communiquent comme ils peuvent, mais beaucoup se terrent chez eux car la situation en banlieue est explosive. Il y a beaucoup de rumeurs de violence policière. La peur gagne.

Fortune Cookies est un roman très intelligent et bien construit. Les livres SF qui traitent de la fin du monde partent très souvent d’une catastrophe naturelle, d’une guerre nucléaire, mais rarement d’un crash boursier. Avec Fortune cookies, Silène Edgar nous bouscule en portant son intrigue au coeur de notre économie si fragile. Ce trop court roman, éveille les consciences. Je vous le conseille grandement.

 

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13 réponses à “Silène Edgar : Fortune Cookies”

  1. Argh, zut, par contre, je n’avais pas compris que c’était du numérique only (je viens d’aller voir combien il coûtait, espérant un petit livre pas cher). Tant pis pour moi…

    • Ah oui mince, c’est vrai que je ne le précise pas. Tu n’as pas de reader ? parce qu’effectivement, il ne coûte vraiment pas trop cher en plus.

      • J’ai un reader mais pas de carte de crédit et pas de compte paypal (et pas l’intention d’avoir l’un ou l’autre), donc je me limite aux ebooks gratuis ^_^ (et ça en fait déjà des tas). De toute manière, je n’arrive pas à me résoudre à payer pour un ebook, mes ebooks ne sont pas des livres que je possède mais des fichiers que je consulte et que j’oublie ensuite, que je n’ai donc pas peur de perdre, parce que je sais que je pourrais les perdre (je sais, c’est bizarre mais je n’arrive pas à m’enlever cette impression).

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