Robert Goolrick : Une femme simple et honnête


Une femme simple et honnête

Robert Goolrick

Traduction : Marie de Prémonville
Editions Anne Carrière (19 août 2009)

Rentrée Littéraire 2009

J’ai accepté de m’associer à un projet ambitieux : chroniquer l’ensemble des titres de la rentrée littéraire ! Vous retrouverez donc aussi la chronique d’Une femme simple et honnêtede Robert Goolrick sur le site Chroniques de la rentrée littéraire qui regroupe l’ensemble des chroniques réalisées dans le cadre de l’opération. Pour en savoir plus c’est ici.

1907, Wisconsin.
Ralph Truitt vit isolé dans son monde, tiraillé par ses pulsions sexuelles et la répulsion que ces dernières lui inspirent. Veuf depuis de nombreuses années, il décide de se trouver une femme qui saura l’écouter, le comprendre et l’aimer : Une femme simple et honnête.

Il est 16H. Nous sommes en plein hiver et il fait déjà sombre. C’est dans ce froid intense que Ralph Truitt scrute l’horizon à la recherche d’un train. Les mains croisées dans le dos, les jambes bien ancrées dans le sol, le regard droit. Il guette ce train qui a l’outrecuidance d’arriver en retard.

Dans ce train, Ralph attend une femme dont la photo est à l’abri dans sa poche. Cette femme, il ne la connaît pas. Elle a répondu à son annonce et a accepté de venir le rencontrer.

Elle s’appelle Catherine Land.

Catherine, élevée et malmenée par un père alcoolique, trouve refuge dans les bibliothèques. Boulimique, elle s’y nourrit de récits d’aventures et ne cesse de voyager aux quatre coins du monde à la rencontre d’autres civilisations.

Épouser Ralph Truitt n’est dans son esprit qu’un tremplin vers un nouveau rêve : celui d’une femme libre, amoureuse et riche.
Libre et veuve surtout. Car elle a décidé d’utiliser quelques petites gouttes d’arsenic pour se séparer rapidement et sans douleur de ce futur mari encombrant.

Mais c’est sans compter sur Ralph Truitt, qui lui aussi, a ses propres plans sur ce mariage. Chacun possédé par ses propres démons, va aller à la rencontre de l’autre.

Avec des mots justes et puissants, Robert Goolrick sait raconter l’amour, le chagrin, les trahisons et désillusions.

Dès les premières pages, j’ai cru lire du Henry James. Goolrick a le même talent de pouvoir décrire avec finesse et justesse les paysages froids de la campagne du Wisconsin et les âmes torturées qui y résident.

Ce roman sombre, sensuel est une sublime ballade meurtrière. A ne surtout pas manquer en ce mois de rentrée littéraire où il va pleuvoir des romans à chaque coins de rue.

Les avis de Restling et keisha
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Présentation de l’éditeur
Wisconsin, automne 1907. Sur un quai de gare, Ralph Truitt, magnat local craint et respecté, attend un train en retard alors que se lève le blizzard. Ce train renferme son dernier espoir, une promesse de bonheur et d’harmonie retrouvée. Truitt a fait passer plusieurs mois auparavant une annonce dans un journal de Chicago, disant qu’il était à la recherche d’une femme fiable, ayant renoncé aux illusions romantiques, mais sachant apprécier le confort d’un foyer. Dans le train, Catherine Land s’apprête à le rencontrer. Elle lui a répondu qu’elle était cette femme simple et honnête qu’il appelait de ses voeux. Pour mieux l’en convaincre, elle se débarrasse de ses derniers atours de courtisane et se déguise en cette épouse modèle qu’elle compte bien incarner à la perfection, le temps de parvenir à ses fins.

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Présentation de l’auteur
Robert Goolrick vit à New York. Il est l’auteur de The End of the World as We Know It, un récit acclamé par la critique américaine. Une femme simple et honnête est son premier roman.


6 réponses à “Robert Goolrick : Une femme simple et honnête”

  1. Ah oui effectivement une mission ambitieuse, je te reconnais bien là !
    Et ce roman a l’air vraiment captivant : qui le premier va éliminer l’autre ? Suspens garanti à mon avis…

  2. Mission effectivement très ambitieuse…. whaou…. TOUs les sites??? Tu as du courage vu les conneries qui s’y raconte souvent…
    En tout cas, je commence à parcourir votre blog… et j’aime bien!

  3. « Such things happen. »

    Ce superbe roman de Robert Goolrick, une Femme simple et honnête, est une fable littéraire sur la perte de l’amour. Un petit opéra de 411 pages.

    Que devient une âme dans le corps d’un être que l’amour a quitté ? Qu’éprouve-t-il à l’évocation des souvenirs de la passion et de la chaleur du corps de l’autre ? Que fait-il quand il a l’occasion de se repentir ? Qu’est-il prêt à subir pour avoir une nouvelle chance ?

    «Il est des choses auxquelles on échappe, pensa-t-il. Mais contre la plupart d’entre elles on ne peut rien, et le froid en fait partie. On n’échappe pas à ce qui est écrit pour nous, surtout au pire. La perte de l’amour. La déception. Le fouet aveugle de la tragédie.»

    C’est avec charme et lyrisme que Robert Goolrick nous dépeint cette histoire ayant pour cadre un coin du Wisconsin, à l’aube de l’hiver 1907. L’auteur excelle à nous faire partager les tourments de son richissime héros, Ralph Truitt mais il l’est tout autant avec l’autre héroïne du livre, Catherine Land. Il parvient à merveille à incarner en Catherine tout la profondeur et la complexité d’une femme hantée et tout aussi tourmentée que son futur compagnon.

    Cette faculté qu’à l’auteur à plonger dans les recoins les plus intimes de l’âme de Catherine Land nous fera à la fois frémir et espérer, comme Truitt.

    «Il se rappelait la première fois qu’il avait vu le bras nu d’une femme. La première fois qu’une femme avait dénoué ses cheveux rien que pour lui, la cascade riche et saisissante de la chevelure, et ce parfum de savon et de lavande. […] Il sentait encore la chaleur de son premier baiser. Il avait aimé tout cela. Autrefois, rien d’autre ne comptait pour lui. Tout le sens de sa vie était contenu dans les appétits de son corps»

    La trouvaille aussi de ce livre est éditoriale. Les éditions Anne Carrière ont eu la riche idée de confier l’adaptation de ce roman à Marie de Prémonville. Elle retrouve ici un univers qui lui sied à merveille, où chaque mot à son importance et son évocation, doux comme la soie ou piquant comme la morsure du froid.

    Une femme simple et honnête, c’est l’histoire des ruines de deux vies, d’un vieux jardin italien et des obsessions qui poussent des êtres à vouloir changer les choses, à vouloir les venger aussi, sans se soucier des conséquences.

    Ce côté irrévocable saute aux yeux en cours de lecture, comme cela avait était le cas en lisant la Ballade du Café Triste de Carson McCullers. Les personnages s’engagent dans un sentier qui va les mener à la tragédie. Ils ont alors à ce moment un œil particulier sur ce qui les entoure.

    Le narrateur également va profiter de cette torpeur pour insuffler à son récit de la poésie, de la philosophie et de l’amour. Parce que pour dépeindre au mieux la tragédie, le pessimisme, la vengeance et la trahison, il faut aussi pouvoir exprimer la passion, l’optimisme, l’amour et la dévotion.

    En nous présentant les tragédies des vies respectives de Ralph et de Catherine, Robert Goolrick permet à quelques rayons de soleil de s’immiscer et d’éclairer leurs espoirs et leurs rêves. Et c’est cet équilibre que l’auteur va parvenir à maintenir, jusqu’à la dernière page du roman. Jusqu’à ce que la vérité du cœur l’emporte sur tout le reste.

    « Ces choses là arrivent. »

    Frédéric Fontès

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