Paul Clément : Les décharnés – Une lueur au crépuscule


Paul Clément Les décharnés - Une lueur au crépusculeLes décharnés – Une lueur au crépuscule

Paul Clément

Editeur : Auto-Édition (29 novembre 2015) (334 pages)

Genre : Science-Fiction / Zombies / Post-apocalyptique / Morts-vivants

Être un vieux loup solitaire et assister à la fin du monde n’est pas si difficile à vivre pour Patrick . Il suffit de se barricader et d’attendre tranquillement les secours. Patrick a tout de l’anti-héros. Il n’est pas là pour sauver le monde. Il vit reclus et tend t à le rester le plus longtemps possible.

Là où cela devient beaucoup plus compliqué pour lui, c’est quand son humanité prend le dessus et qu’il vole au secours d’une petite fille.

La pauvre petite qui vient de perdre sa mère, se réfugie dans une armoire et n’en sort plus pendant plusieurs jours. Patrick dépose lui devant la porte de quoi boire et manger…un peu.
Lui qui n’ouvre pas souvent la bouche, sent qu’Emma a besoin d’entendre un voix humaine pour remonter la pente. Alors il lui raconte tout ce qui lui passe par la tête.

C’est émouvant d’assister à la rencontre de ces deux êtres cassés, essayant de s’apprivoiser l’un l’autre. Un peu comme Le Petit Prince quand il rencontre le renard, cela prend du temps, mais cela vaut le coup car l’on sent que se tissent ainsi un lien, une confiance indéfectible. Une très jolie rencontre humaine que ce moment.

Pendant ce temps, les zombies ont envahi le rez-de-chaussée de sa maison, sont partout dans les champs qui entourent son refuge. Ils sont là, immobiles dans l’attente d’un mouvement pour se mettre en chasse.

Impossible de se reposer avec ce bruit, ces grattements dans la maison.

C’était peine perdue mais le bruit distinct de leurs doigts qui frottaient contre la façade me terrorisait à présent. Ce son sinistre amplifiait l’horreur de leurs cris et à maintes reprises j’essayai de l’étouffer en glissant la tête sous l’oreiller. Il n’y avait rien à faire, je ne pouvais dormir. Mes sens demeuraient en perpétuelle alerte alors même que mon esprit commençait à flancher. Je ne savais pas combien de temps je serai capable de supporter cette torture auditive avant de me mutiler atrocement afin de ne plus les entendre.

Les jours passent et les vivres diminuant dangereusement, il faut se rendre à l’évidence. Jamais les secours n’atteindront sa maison isolée au milieu des champs. L’heure est venue de quitter la maison, et c’est en tracteur qu’ils le feront. La première étape sera de retrouver le père et le frère d’Emma.

C’est sans compter sur un tracteur capricieux qui les laisse en plan en plein milieu d’une horde de zombies.
L’aventure pour ces deux rescapés commence et les mauvaises nouvelles tombent, jusqu’à se retrouver à l’abri avec d’autres survivants dans l’école que fréquente Emma.

Les zombies sont toujours à l’extérieur, à l’affût de la moindre erreur des hommes.

Nous remontions la route qui menait au centre du village en longeant les grillages des maisons qui entouraient l’école. Voir les rues désertes et si calmes avait quelque chose de réellement troublant. Notre propension à nous croire les maîtres du monde s’était mue en des murmures de résignation. Seuls les zombies continuaient à crier. Leur gloire n’avait rien de monumental, jamais ils ne bâtiraient quoi que ce soit, mais leur toute puissance était sublime. En quelques semaines, ils avaient complètement métamorphosé le monde. Notre bruyant remue-ménage si rassurant était devenu une quiétude terrifiante.

Mais l’enfer ne se tapit pas toujours là où l’on pense. Quand on dit que l’homme est un loup pour l’homme ! Il se met en place dans l’école une hiérarchie « naturelle ». Celui qui tient le flingue et a la plus grande gueule, prend le pas sur les autres. Telle une étude sociologique, les caractères des différents survivants sont le reflet d’une micro-société (les meneurs, les suiveurs, les tyranniques, les êtres faibles) etc…
Les caractères sont finement analysés et travaillés dans le moindre détail.

Comme vous le savez, je ne lis pas d’auteurs auto-édités. Sauf, s’ils ont une approche intéressante, que je les » connais » déjà. A chaque fois, j’ai le nez fin : Alexandre Lang avec Pandémie et aujourd’hui Paul clément avec Les Décharnés.

Du coup, je trouve dommage, voire rageant, que nos éditeurs français ne les aient pas repérés avant qu’ils ne « s’auto-éditent ». Ils auraient mérité  l’appui éditorial et marketing de grandes maisons.

Faites-moi confiance, Les décharnés est un véritable page turner qui se lit, comme on boit du petit lait (à défaut de jus de cervelle).
Aucun temps mort dans l’histoire, tout est fait pour que le lecteur reste scotché à sa chaise. La qualité du récit, de l’écriture est indéniable. Les caractères sont superbement bien travaillés et fouillés. Il y a du travail derrière ce livre et du bon ! Ah comme j’aimerais également qu’un producteur se penche sur l’adaptation de ce livre au cinéma. Tous les éléments sont présents pour plus grand plaisir des fans du genre.

On connait le Paul Clément fan de Zombies et créateur du site My Zombie Culture, (la culture zombie de Z à Z), je vous laisse le soin de découvrir le Paul Clément écrivain ! Croyez-moi, vous ne serez pas déçus !

zombies challenge

Les décharnés a été lu dans le cadre de la saison XX (je n’arrive plus à suivre) du Zombies Challenge chez Cornwall

 

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les décharnés


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3 réponses à “Paul Clément : Les décharnés – Une lueur au crépuscule”

  1. Si tu savais à quel point cela peut faire plaisir de lire pareille critique ! Pour cela merci mille fois et encore un remerciement en plus pour avoir accepté de me découvrir. Va falloir que je redescende sur Terre après avoir lu une critique aussi incroyable 🙂

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